Un mur crénelé, le détail d’un blason, la marche d’un escalier d’apparat ou des haies de buis labyrinthiques suffisent à embrasser d’un seul regard des siècles de batailles et d’amours, de rois et de reines, d’histoire et d’histoires. Châteaux et forteresses, vieux manoirs et somptueux palais jalonnent en bonne et due forme les épisodes d’un passé qui tresse ses trames comme sur une tapisserie raffinée, altérée par le temps, mais garante, à chaque nœud, d’existences estompées par la légende. Du Moyen Âge à la Renaissance, de la profusion baroque à la rigueur néoclassique, le territoire européen est entièrement constellé de vestiges monumentaux du pouvoir aristocratique. Ils étendent leur rôle à des sphères bien plus larges, matérialisant dans la pierre et les moulures, politique, art, architecture, savoirs, saveurs et symboles de temps anciens et de personnages illustres. Un couloir doré à Versailles, des flèches pointues à Neuschwanstein, une salle de bal à Schönbrunn, un pavillon pourvu de tours à Windsor ; chaque palais royal, domaine, cour ou fortin du Vieux Continent constitue un microcosme de chefs-d’œuvre et de secrets.